lundi 2 septembre 2019

Géorgie 2019


Géorgie 2019


Après deux jours passés à Bakou en Azerbaïdjan, je me retrouve pour une petite semaine en Géorgie. Le changement est radical. Plus grand monde au terminal de Bakou. Les clients ne sont pas nombreux à vouloir se rendre dans le pays voisin.
Vol de 30 mn pour Tbilissi. 






Je récupère un peu d'argent dans la première ATM à disposition. La navette de ma pension Guest House Lusi me récupère à la sortie. Le chauffeur conduit bizarement. Tantôt très lentement, tantôt à gauche.. Je ne suis pas trop rassuré. Je me demande s'il n'a pas un peu picolé avant de venir me récupérer. Nous arrivons dans le centre-ville éclairé. C'est charmant. Une forteresse, des ruelles étroites, du relief. Il est minuit passé. Mon chauffeur tape son rétro contre mur. Il faut dire que la rue de mon hôtel n'est vraiment pas large.
Il me tarde déjà de découvrir Tbilissi de jour. Mais malgré la fatigue, je me renseigne pour me rendre trois jours dans les montagnes caucasiennes, en Svanétie, plus précisément à Mestia et Ushguli. Le timing est short. C'est très, très loin. 516 km dont plus de la moitié en route départementale. Le jeune responsable de ma pension me propose 1400 laris, soit 428 euros ! Une fortune. Je refuse et m'endors à 3 heures du matin, avec une certaine frustration. 






Mardi 9 juillet


Réveil à 8h30. La pension est vraiment très bien. Avec sa terrasse, ses charmantes petites chambres. Elle est située dans la vieille ville. C'est parfait. Oeufs en omelette, tartines de beurre et de miel, petites crêpes au petit déjeuner. Il faut des forces pour arpenter les ruelles de la capitale. Le charme est partout. Les surprises s'enchaînent. Les bistros sont bien décorés, les façades bien arrangées.  

 















 
 


 

 






Jolie vue sur les façades depuis les bains turcs. 









 











Je n'abandonne pas l'idée d'aller en Svanétie. Je monte rapidement dans une agence tenter ma dernière chance. On me propose 800 laris, 240 euros. J'accepte même si je n'avais pas du tout imaginer mettre un tel prix. En bus, le voyage reviendrait beaucoup moins cher mais il faudrait 10 jours ! Au programme 1100 km aller-retour. A cela, il faut rajouter quatre heures de piste entre Mestia et Ushguli. Ca va être l'aventure !   
 











Un morceau du mur de Berlin. 

 







 








Après un bon petit resto dans la rue piétonne, je rentre à ma pension vers 21h. Demain, la journée va être longue...

Mercredi 10 juillet

Lever 5 heures. Mon taxi arrive à 6 heures, comme convenu, la veille à l'agence. Le chauffeur, Jamel, est très sympa. Nous avons donc plus de 500 km à effectuer jusqu'à Mestia en Svanétie. Nous faisons connaissance. Nous avons tout le temps pour cela. Nous nous comprenons dans un anglais très relatif. C'est un grand fumeur, il a une petite fille de 3 ans et il parcourt la Géorgie chaque jour avec son taxi. Il a l'air fatigué. Il marche au café et aux cigarettes.
Nous prenons l'autoroute qui mène à Batumi, station balnéaire très prisée puis, au bout de quelques heures, nous bifurquons à l'est en direction des montagnes. Et là, les surprises commencent : porcs, oies, vaches, chevaux, canards sur la chaussée. Nous roulons à 60 km/h et nous traversons une multitude de petits villages.  








Après une longue route sinueuse dans les montagnes, nous arrivons enfin à Mestia. Il est 14h. Cette petite ville ressemble à une station de ski. En tout cas, c'est une excellente base pour découvrir toute la région. En quelques minutes, Jamel négocie un prix avec un autre chauffeur de 4x4 pour aller à Ushguli. En effet, une partie de la route entre Mestia et Ushguli n'est pas bitumée. Il faut encore débourser 200 laris pour l'aller-retour. Trois heures. 46 km.       






Par moment, la route est vraiment défoncée. Le 4x4 est indispensable. 


Nous apercevons les premières tours svanes. Il s'agit de tours de défense habitées, en pierre, haute de 20 à 25 m. Elles ont été érigées entre le IXème et XIIème siècles. Aujourd'hui, elles sont utilisées pour stocker des aliments et les récoltes agricoles. Ces tours, et plus généralement la Haute Svanétie, sont inscrites au patrimoine mondial par l'UNESCO.   








Ushguli


Mon chauffeur, accompagné de son fils pour la traduction, me laisse à l'entrée du village. Les paysages sont splendides. Quelques sommets sont enneigés. Je flâne dans les ruelles. La très longue journée de voiture en valait la peine ! On me dit qu'il s'agirait du plus haut village habité d'Europe. 2100 mètres d'altitude. A vérifier.    












A part quelques randonneurs, je ne croise presque pas de touristes. Il y a quelques pensions de famille. Environ 200 personnes vivent ici en permanence. Il y a une petite école. Pendant les six mois d'hiver, la route est coupée.   






































Après quelques heures de balade dans cet endroit isolé, je retrouve mon 4x4 pour 1h30 de retour à la civilisation. J'ai vraiment le sentiment qu'une fois la route complètement bitumée, ce village ne sera plus le même. Le tourisme de masse s'en emparera.


Retour donc à Mestia vers 18h. Petit resto en ville : Le Lalla. Ambiance folk géorgienne. Au menu : Shashlik au bœuf, purée au fromage, de quoi se retaper. Il y a du monde. Mestia a du succès.


Je profite de chaque minute. Je me promène dans les rues avoisinantes, la nuit est tombée. Quelques tours sont éclairées. De temps en temps, je croise un cochon ou une vache au milieu d'une rue.








Puis, je rejoins mon premier chauffeur, Jamel, qui me propose de partager sa chambre à 20 laris ( 6 euros) étant donnée que je ne sais pas du tout où dormir.
Nous discutons une bonne heure avant de nous endormir. Demain, il faudra revenir à Tbilissi...


Jeudi 11 juillet. 

Lever 6 heures. Je m'octroie une heure de balade matinale avant de reprendre la route. Je respire l'odeur de la campagne à plein poumons. Les paysans sont déjà au travail.










Je retrouve Jamel au centre ville. Un petit café et puis c'est reparti pour 500 km. 




Un bruit suspect à l'avant gauche de la voiture retient notre attention. Nous nous arrêtons. En effet, il manque deux boulons à une roue et dans les virages, ça frotte ! Encore un peu et nous perdions une roue.    





Nous arrivons vers 14 heures à Tbilissi. Increvable, Jamel me propose de m'emmener voir les monastère dans le nord. Il vient de rouler pendant sept heures. Il n'a rien mangé ce matin, ni ce midi. Moi non plus d'ailleurs. Il carbure aux cigarettes et au café mais je vois bien qu'il est fatigué. Il doit rouler, toujours rouler pour gagner un peu plus d'argent. Il me raconte qu'après avoir payé toutes ses charges, son loyer... il ne reste plus grand chose. Nous aurions le temps de faire encore une excursion vers Kazbegi mais je n'ai plus d'argent. Je suis fauché et ma carte bleue ne fonctionne plus. Impossible de retirer quoi que ce soit. Il insiste pour que je fasse plusieurs banques mais rien n'y fait. Je ne peux plus retirer d'argent. Il est exténué. Nous rentrons donc, sagement, à Tbilissi.
Nous nous quittons avec une longue poignée de main.
J'effectue une dernière balade nocturne dans la capitale. Je m'offre un tout petit resto en faisant attention à garder de quoi terminer mon voyage en Géorgie. Au menu : Kinkali et Opakhuni avec un verre de vin rouge géorgien. 

Ma semaine en Azerbaïdjan et en Géorgie touche à sa fin. Sportive et fatigante mais quelle découverte ! La Géorgie m'a beaucoup plu. Tbilissi et la Svanétie. Ce pays a vraiment des atouts pour attirer le monde entier. C'est une destination qui va avoir énormément de succès prochainement.
A deux heures, le patron de la pension m'emmène à l'aéroport. Il conduit beaucoup mieux qu'à l'aller. Encore un gros fumeur.
Je me retrouve dans les airs à quatre heures du matin. Le soleil commence à montrer le bout de son nez. Je n'ai rien dormi. Mais c'est ça le voyage. Je dormirai plus tard.





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