mardi 24 septembre 2002

Indonésie 2002




Tour du monde 2002
Après un petit séjour en Thaïlande notre tour du monde 2002 se poursuit en Indonésie. Au programme : Java et Bali.

Indonésie 2002


Java
Nous arrivons à l'aéroport de Yogyakarta sans un sou en poche. Nous sommes persuadés qu'il y a des distributeurs de devises dans le hall. Et bien, non. Il est  minuit ou une heure du matin. Nous sommes épuisés. Une trentaine de visages nous épient. Que des hommes. Des chauffeurs de taxis. Ils n'attendent que nous. Nous n'avons pas un sou et nous n'avons pas d'adresse précise où nous rendre. Notre vitesse de réaction est quai nulle. Heureusement, un Allemand qui travaille depuis quelques années en Indonésie nous propose gentiment son taxi. Nous  acceptons bien volontiers. Le long du trajet, il nous propose de loger quelques jours dans son immense résidence. Il y vit seul et un peu de compagnie ne le dérange pas, au contraire. Quelqu'un lui fait sa cuisine, son ménage. C'est une grande maison, avec d'immenses pièces, une salle de billard, un grand jardin.



Après un court moment d'hésitation, nous acceptons. Il nous propose une liasse de billets pour nous dépanner en attendant d'en retirer. La monnaie est tellement dévaluée, qu'il faut presque une brouette de billets pour payer son employé. Il nous invite dans un restaurant luxueux. Nous y dînons au bord d'une piscine éclairée. De gros rats passent entre nos jambes.
Notre chambre n'est pas complètement close. Il y a des ouvertures sous le toit et d'énormes chauve-souris nous tiennent compagnie, juste au-dessus de nos têtes. Et que dire des gros lézards qui descendent lentement le long des murs...          

Marché à Yogyakarta.







Le plateau de Dieng (Dataran Tinggi Dieng). Plateau situé dans une caldeira, au centre de Java. Le volcan est encore actif.




Borobudur.




Très vite, nous nous sentons oppressés à Yogjakarta, la pollution, la circulation... Nous ne sommes pas non plus au top physiquement. Etant donné que nous n'arrivons pas à profiter des attraits de l'île, nous décidons, à regret, de mettre fin à notre séjour à Java et de prendre un avion pour Bali.

Bali

Crémation à Ubud, Bali.

Pendant un après-midi, nous avons la chance d'assister à une crémation.
Lorsqu’un Balinais meurt, il est très enterré dans un Pura Dalem, sorte de temple de la mort.
Etant donné que les crémations sont très onéreuses, il faut beaucoup de temps à une famille pour trouver l’argent nécessaire. L’attente peut durer plusieurs années. Parfois, plusieurs familles d’un même village se regroupent pour organiser la cérémonie. Seuls les riches personnalités (rois…), sont incinérés peu de temps après leur décès.
Peu avant la crémation, le défunt est extrait de sa tombe et se fait purifier. Les femmes du villages apportent des offrandes.
Le jour de la cérémonie, il est placé dans une sorte de tour funéraire, à l’intérieur d’un taureau. L’ensemble est superbement décoré. Cette tour est transportée jusqu’au lieu de crémation par plusieurs dizaines d’hommes. Les porteurs courent, reviennent en arrière, virevoltent, tournent en rond afin que le défunt ne retrouve pas son chemin. C’est assez surprenant. Il faut se tenir sur ses gardes pour ne pas se faire piétiner. La procession arrive sur le lieu de crémation. Les Balinais se placent autour de la tour. Les femmes d’un côté. Elles continuent à apporter des offrandes. Les hommes de l’autre. Puis le feu purificateur embrase le corps. Tout se passe dans la joie. La crémation est une fête car l’âme du défunt peut enfin accéder aux mondes des esprits avant d’être réincarner.
  
 
 
 
  
 
 
 
 
La Monkey Forest d'Ubud est une réserve naturelle située à Ubud. Une atmosphère à la Indiana Jones.
  
  
 
Spectacle à Ubud. Nous assistons à la danse Kecak, aussi appelée "danse des singes". Un groupe d'hommes assis en cercles concentriques, symbolise les armées d'Hanuman, le roi des singes.
Pura Ulun Danu Bratan est dédié à la déesse des eaux Dewi Tanu. Ce superbe temple repose au milieu du lac Bratan.
  
 
 
  
 
Notre hôtel, à Ubud.
 
Les rizières. Un enchantement permanent. Elles font la réputation de Bali. Même si mes photos ne sont pas extraordinaires, elles peuvent tout de même montrer à quel point Bali fait partie des merveilles de ce monde.
 
 
 
Kuta, ses plages et son spot de surf. Kuta tranche complètement avec le Bali traditionnel. Les surfers du monde entier s'y retrouvent. Les bars branchés, la vie nocturne... c'est aussi ça Bali.

 
 
  
Retour à la tradition avec des plages beaucoup plus tranquilles sur lesquelles reposent des Prahus balinais, sorte de pirogues à double balanciers.
  
 
Cérémonie religieuse sur une plage a nord de l'île. 
 
 
Le volcan Batur. En 1917, une violente éruption  fit des milliers de morts et détruisit plus de 60 000 maisons. Le village de Batur fut rayé de la carte mais la lave s'arrêta à l'entrée du temple du village.
Le Pura Tanah Lot ("Le temple du Tanah Lot") est un temple hindouiste. C’est un lieu de pèlerinage et un endroit très prisé des touristes et des photographes.

 
 
Temple de Besakih.
 
 
 
 
 
Le Mont Bromo.
Après quelques jours passés à Bali, j'envisage de retourner à Java pour voir le Bromo et le Kawa Ijen (autre volcan réputé pour son extraction de souffre). Ces deux volcans sont extrêmement loin de Bali et le trajet semble bien compliqué pour s'y rendre. Mais quand j'ai une idée dans la tête.... Nous prenons un taxi pour nous rendre à la gare routière de Kuta (Bali). Le bus paraît la solution la moins onéreuse. Au programme, 500km, 2 ou trois jours de circuit soit des dizaines d’heures de bus sur des petites routes encombrées, sans compter les changements.


Il est 16h. En chemin, le chauffeur nous entend discuter de notre projet et nous propose de nous emmener au destination sur le champ. Mon cœur bat la chamade. Nous réfléchissons car la tentation est grande. Je propose un prix, il propose le sien. Nous négocions et nous aboutissons à un prix raisonnable. Le chauffeur doit passer chez lui pour prendre quelques affaires car, les nuits sont fraîches sur les flancs du volcan. Il nous demande également s’il peut emmener sa fille de 14 ans qui n’est jamais allée à Java. Evidemment, nous acceptons. Et nous voici, trente minutes plus tard, au domicile du chauffeur. Il nous présente sa petite famille. Il explique à sa femme son soudain changement de programme. Ils prennent quelques changes et un peu d’eau. Ils n’ont pas de vêtements chauds…  Et nous voici partis à quatre, dans un taxi qui comptabilise plus de 300 000 km… Objectif premier : nous rendre sur les flancs du Bromo pour le lever du soleil. Je suis complètement excité par ce changement de programme et par cette belle aventure qui commence…
  
En cours de route, je me soucie de l’état de fatigue du chauffeur. Il va enchaîner une journée de taxi et notre escapade qui nous emmènera au bout de la nuit. Le soleil s’est couché depuis longtemps et la conduite, s’apparente à du pilotage. Une main sur le klaxonne, une autre sur le volant. Le but est d’éviter le plus souvent possible les vaches, les ânes, les charrettes, les nids de poule, les gens, les autres voitures… On n’y voit pas grand chose. Nous empruntons un ferry pour nous rendre à Java. Le chauffeur donne discrètement un billet au passeur. Nous continuons notre chemin sur l’île de Java. Vers 23 heures, nous nous arrêtons dans un boui boui, sorte de petit resto pour routiers. Nous mangeons une cuisse de poulet et du riz. Le chauffeur et sa petite fille prennent une soupe et un peu de riz. J’ai déjà perdu 4 kg depuis le début de notre voyage… Pour se rendre aux toilettes, il faut une lampe de poche et un peu de courage…
  
Nous reprenons la route et commençons notre longue ascension du volcan. Dans notre guide, il est mentionné que, la nuit, des « pirates de la route » stoppent les touristes afin de les faire payer un « droit de passage »… Guère rassurant. Mais ce qui l’est encore moins, c’est l’état du taxi. Toutes les dix minutes, nous devons nous arrêter pour mettre de l’eau dans le radiateur. Le chauffeur n’a pas l’air inquiet ce qui nous rassure quelque peu. Nous grimpons en première… Nous avons largement le temps de faire connaissance avec nos compagnons de voyage.
Pas de pirates à l'horizon... Enfin, vers 2h du matin, nous atteignons le sommet. Il fait nuit noir. Nous devons patienter jusqu’à l’aube. Nous nous réfugions sous une espèce de tente aménagée où un thé chaud nous est proposé… Nous sommes très fatigués, surtout le chauffeur…      
A côté de Cécile, le chauffeur et sa fille.



Montée sur le flanc du Bromo.

Pendant que nous arpentons les flancs du volcan, le chauffeur dort dans la voiture avec sa fille qui n'a pas supporté le froid. Toutes nos affaires sont dans le taxi. L'espace d'un instant, un léger doute s'est installé dans nos têtes... Et s'ils décidaient de partir, avec nos affaires... Ce serait embêtant... Mais non, notre confiance est totale. La balade sur le Bromo est extraordinaire. Le paysage est quasi lunaire. Des fumerolles nous rappellent que la bête ne fait que somnoler. J'ai très peu de photos de cet endroit unique car mes films ont été rayés à notre retour...Sans commentaire.








 
Vers 8 heures, nous sommes retournés vers le parking où nous attendaient notre taxi. Mais, rien... Pas de taxi...La panique...et finalement, s'ils étaient partis ??? Nous parcourons les autres parkings...Rien... C'est finalement sur le dernier parking, derrière un arbre que notre chauffeur et sa fille nous attendaient. La lumière les dérangeait, d'où leur déplacement. Quel soulagement. Il est temps de partir. Il y a encore pas mal de route avant d'arriver au Kawa Ijen. Nous repartons immédiatement. Nous arrivons vers 16h au pied du volcan. Je rêve déjà de voir les porteurs de souffre sortant du cratère avec leurs chargements sortis des entrailles de la terre. J'en suis tout excité mais il se fait tard. Trop tard pour grimper. Il faut dormir dans un petit village situé à deux pas mais il n'y a pas qu'une bicoque avec deux planches en guise de lit et une porte qui ne ferme pas correctement. Ca me convient. Je suis prêt à ne rien dormir pour être au sommet du volcan à l'aube.  Il fait très froid et la nuit tombe. Cécile est exténuée. Elle ne veut pas rester là. Elle veut un peu plus de confort. Mais il faut redescendre une route en lacets, pendant une heure, ce que nous faisons. Finalement, nous nous retrouvons à plusieurs heures de route du sommet. Je suis extrêmement déçu car je sais très bien que nous n'y reviendrons pas. Effectivement, le lendemain matin, Cécile est toujours très fatiguée et je ne me vois pas lui demander de tout remonter. C'est une grande désillusion... Nous rentrons donc à Bali.
De retour à Bali. Nous prenons notre vol pour Sydney en Australie avant de poursuivre en Polynésie française.


  


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