Tour
du monde 2002
Après
un petit séjour en Thaïlande notre tour du monde 2002 se poursuit
en Indonésie. Au programme : Java et Bali.
Indonésie
2002
Java
Nous
arrivons à l'aéroport de Yogyakarta sans un sou en poche.
Nous sommes persuadés qu'il y a des distributeurs de devises
dans le hall. Et bien, non. Il est minuit ou une heure du matin.
Nous sommes épuisés. Une trentaine de visages nous épient. Que
des hommes. Des chauffeurs de taxis. Ils n'attendent que nous. Nous
n'avons pas un sou et nous n'avons pas d'adresse précise où nous
rendre. Notre vitesse de réaction est quai nulle. Heureusement,
un Allemand qui travaille depuis quelques années en Indonésie
nous propose gentiment son taxi. Nous acceptons bien volontiers. Le long du
trajet, il nous propose de loger quelques jours dans son immense
résidence. Il y vit seul et un peu de compagnie ne le dérange
pas, au contraire. Quelqu'un lui fait sa cuisine, son ménage.
C'est une grande maison, avec d'immenses pièces, une salle de
billard, un grand jardin.
Après un court moment d'hésitation, nous
acceptons. Il nous propose une liasse de billets pour nous
dépanner en attendant d'en retirer. La monnaie est tellement
dévaluée, qu'il faut presque une brouette de billets pour payer
son employé. Il nous invite dans un restaurant luxueux. Nous y
dînons au bord d'une piscine éclairée. De gros rats passent
entre nos jambes.
Notre chambre n'est pas complètement close. Il
y a des ouvertures sous le toit et d'énormes chauve-souris nous
tiennent compagnie, juste au-dessus de nos têtes. Et que dire des
gros lézards qui descendent lentement le long des
murs...
Marché à Yogyakarta.
Le
plateau de Dieng (Dataran Tinggi Dieng). Plateau situé dans
une caldeira, au centre de Java. Le volcan est encore actif.
Borobudur.
Très
vite, nous nous sentons oppressés à Yogjakarta, la pollution, la
circulation... Nous ne sommes pas non plus au top physiquement. Etant donné que nous n'arrivons pas à profiter des attraits de l'île, nous
décidons, à regret, de mettre fin à notre séjour à Java et de prendre un
avion pour Bali.
Bali
Crémation
à Ubud, Bali.
Pendant
un après-midi, nous avons la chance d'assister à une crémation.
Lorsqu’un
Balinais meurt, il est très enterré dans un Pura Dalem, sorte de
temple de la mort.
Etant donné que les crémations sont très onéreuses, il faut beaucoup de temps à une famille pour trouver l’argent nécessaire. L’attente peut durer plusieurs années. Parfois, plusieurs familles d’un même village se regroupent pour organiser la cérémonie. Seuls les riches personnalités (rois…), sont incinérés peu de temps après leur décès.
Etant donné que les crémations sont très onéreuses, il faut beaucoup de temps à une famille pour trouver l’argent nécessaire. L’attente peut durer plusieurs années. Parfois, plusieurs familles d’un même village se regroupent pour organiser la cérémonie. Seuls les riches personnalités (rois…), sont incinérés peu de temps après leur décès.
Peu
avant la crémation, le défunt est extrait de sa tombe et se fait
purifier. Les femmes du villages apportent des offrandes.
Le
jour de la cérémonie, il est placé dans une sorte de tour
funéraire, à l’intérieur d’un taureau. L’ensemble est
superbement décoré. Cette tour est transportée jusqu’au lieu de
crémation par plusieurs dizaines d’hommes. Les porteurs courent,
reviennent en arrière, virevoltent, tournent en rond afin que le
défunt ne retrouve pas son chemin. C’est assez surprenant. Il faut
se tenir sur ses gardes pour ne pas se faire piétiner. La procession
arrive sur le lieu de crémation. Les Balinais se placent autour de
la tour. Les femmes d’un côté. Elles continuent à apporter des
offrandes. Les hommes de l’autre. Puis le feu purificateur embrase
le corps. Tout se passe dans la joie. La
crémation est une fête
car l’âme du défunt peut enfin accéder aux mondes des esprits
avant d’être réincarner.
La
Monkey Forest d'Ubud est une réserve naturelle située à Ubud. Une
atmosphère à la Indiana Jones.
Spectacle
à Ubud. Nous assistons à la danse Kecak, aussi appelée "danse des singes".
Un groupe d'hommes assis en cercles concentriques, symbolise les
armées d'Hanuman, le roi des singes.
Pura
Ulun Danu Bratan est dédié à la déesse des eaux Dewi Tanu. Ce
superbe temple repose au milieu du lac Bratan.
Notre
hôtel, à Ubud.
Les
rizières. Un enchantement permanent. Elles font la réputation de
Bali. Même si mes photos ne sont pas extraordinaires, elles peuvent
tout de même montrer à quel point Bali fait partie des merveilles
de ce monde.
Kuta,
ses plages et son spot de surf. Kuta tranche complètement avec le
Bali traditionnel. Les surfers du monde entier s'y retrouvent. Les
bars branchés, la vie nocturne... c'est aussi ça Bali.
Retour à la tradition avec des plages beaucoup plus tranquilles sur lesquelles reposent des Prahus balinais, sorte de pirogues
à double balanciers.
Cérémonie
religieuse sur une plage a nord de l'île.
Le
volcan Batur. En 1917, une violente éruption fit des milliers
de morts et détruisit plus de 60 000 maisons. Le village de Batur
fut rayé de la carte mais la lave s'arrêta à l'entrée du temple
du village.
Le
Pura Tanah Lot ("Le temple du Tanah Lot") est un temple
hindouiste. C’est un lieu de pèlerinage et un endroit très prisé
des touristes et des photographes.
Temple
de Besakih.
Le
Mont Bromo.
Après quelques jours passés à Bali, j'envisage de retourner à Java pour voir le Bromo et le Kawa Ijen (autre volcan réputé pour son extraction de souffre). Ces deux volcans sont extrêmement loin de Bali et le trajet semble bien compliqué pour s'y rendre. Mais quand j'ai une idée dans la tête.... Nous prenons un taxi pour nous rendre à la gare routière de Kuta (Bali).
Le bus paraît la solution la moins onéreuse. Au programme, 500km, 2 ou
trois jours de circuit soit des dizaines d’heures de bus sur des
petites routes encombrées, sans compter les changements.
Il est 16h.
En chemin, le chauffeur nous entend discuter de notre projet et nous
propose de nous emmener au destination sur le champ. Mon cœur bat la chamade. Nous
réfléchissons car la tentation est grande. Je propose un prix, il
propose le sien. Nous négocions et nous aboutissons à un prix
raisonnable. Le chauffeur doit passer chez lui pour prendre quelques
affaires car, les nuits sont fraîches sur les flancs du volcan. Il
nous demande également s’il peut emmener sa fille de 14 ans qui
n’est jamais allée à Java. Evidemment, nous acceptons. Et nous
voici, trente minutes plus tard, au domicile du chauffeur. Il nous
présente sa petite famille. Il explique à sa femme son soudain
changement de programme. Ils prennent quelques changes et un peu
d’eau. Ils n’ont pas de vêtements chauds… Et nous voici
partis à quatre, dans un taxi qui comptabilise plus de 300 000
km… Objectif premier : nous rendre sur les flancs du Bromo
pour le lever du soleil. Je suis complètement excité par ce
changement de programme et par cette belle aventure qui commence…
En
cours de route, je me soucie de l’état de fatigue du chauffeur. Il
va enchaîner une journée de taxi et notre escapade qui nous
emmènera au bout de la nuit. Le soleil s’est couché depuis
longtemps et la conduite, s’apparente à du pilotage. Une main sur
le klaxonne, une autre sur le volant. Le but est d’éviter le plus
souvent possible les vaches, les ânes, les charrettes, les nids de
poule, les gens, les autres voitures… On n’y voit pas grand
chose. Nous empruntons un ferry pour nous rendre à Java. Le
chauffeur donne discrètement un billet au passeur. Nous continuons
notre chemin sur l’île de Java. Vers 23 heures, nous nous arrêtons
dans un boui boui, sorte de petit resto pour routiers. Nous mangeons
une cuisse de poulet et du riz. Le chauffeur et sa petite fille
prennent une soupe et un peu de riz. J’ai déjà perdu 4 kg depuis
le début de notre voyage… Pour se rendre aux toilettes, il faut
une lampe de poche et un peu de courage…
Nous
reprenons la route et commençons notre longue ascension du volcan.
Dans notre guide, il est mentionné que, la nuit, des « pirates
de la route » stoppent les touristes afin de les faire payer un
« droit de passage »… Guère rassurant. Mais ce qui
l’est encore moins, c’est l’état du taxi. Toutes les dix
minutes, nous devons nous arrêter pour mettre de l’eau dans le
radiateur. Le chauffeur n’a pas l’air inquiet ce qui nous rassure
quelque peu. Nous grimpons en première… Nous avons largement le
temps de faire connaissance avec nos compagnons de voyage.
Pas de
pirates à l'horizon... Enfin, vers 2h du matin, nous atteignons le
sommet. Il fait nuit noir. Nous devons patienter jusqu’à l’aube. Nous
nous réfugions sous une espèce de tente aménagée où un thé
chaud nous est proposé… Nous sommes très fatigués, surtout le
chauffeur…
A
côté de Cécile, le chauffeur et sa fille.
Montée
sur le flanc du Bromo.
Pendant
que nous arpentons les flancs du volcan, le chauffeur dort dans la
voiture avec sa fille qui n'a pas supporté le froid. Toutes nos
affaires sont dans le taxi. L'espace d'un instant, un léger doute
s'est installé dans nos têtes... Et s'ils décidaient de partir,
avec nos affaires... Ce serait embêtant... Mais non, notre confiance
est totale. La balade sur le Bromo est extraordinaire. Le paysage est
quasi lunaire. Des fumerolles nous rappellent que la bête ne fait
que somnoler. J'ai très peu de photos de cet endroit unique car mes
films ont été rayés à notre retour...Sans commentaire.
Vers
8 heures, nous sommes retournés vers le parking où nous attendaient
notre taxi. Mais, rien... Pas de taxi...La panique...et finalement,
s'ils étaient partis ??? Nous parcourons les autres
parkings...Rien... C'est finalement sur le dernier parking, derrière
un arbre que notre chauffeur et sa fille nous attendaient. La lumière
les dérangeait, d'où leur déplacement. Quel soulagement. Il est
temps de partir. Il y a encore pas mal de route avant d'arriver au
Kawa Ijen. Nous repartons immédiatement. Nous arrivons vers 16h au
pied du volcan. Je rêve déjà de voir les porteurs de souffre
sortant du cratère avec leurs chargements sortis des entrailles de
la terre. J'en suis tout excité mais il se fait tard. Trop tard pour
grimper. Il faut dormir dans un petit village situé à deux pas mais
il n'y a pas qu'une bicoque avec deux planches en guise de lit et une
porte qui ne ferme pas correctement. Ca me convient. Je suis prêt à
ne rien dormir pour être au sommet du volcan à l'aube. Il
fait très froid et la nuit tombe. Cécile est exténuée. Elle ne
veut pas rester là. Elle veut un peu plus de confort. Mais il faut
redescendre une route en lacets, pendant une heure, ce que nous
faisons. Finalement, nous nous retrouvons à plusieurs heures de
route du sommet. Je suis extrêmement déçu car je sais très bien
que nous n'y reviendrons pas. Effectivement, le lendemain matin,
Cécile est toujours très fatiguée et je ne me vois pas lui
demander de tout remonter. C'est une grande désillusion... Nous rentrons donc à Bali.
De retour à Bali. Nous prenons notre vol pour Sydney en Australie avant de poursuivre en Polynésie française.
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